Réflexions sur les crises induites par le covid-19

MoDem 56  Vannes

La pandémie, due au covid-19, que nous traversons, mène à quelques réflexions que je prends le temps de vous soumettre, notamment les crises que cette pandémie va très certainement entraîner.

Je dis bien des crises, parce que telles des « poupées gigognes » elles se révèleront les unes après les autres.

Il y a d’abord la crise sanitaire, que nous n’avons pas vu venir, il faut le dire, et face à laquelle le meilleur et le pire servent de révélateur à l’âme humaine.

Le pire, inspiré par la peur, peut dans sa démonstration minimale, se caractériser par un réflexe égoïste de type supermarché, allant jusqu’à prendre dans le caddy d’autrui, ce que l’on ne trouve plus en rayon.

Le pire est aussi égoïste lorsqu’il peut se résumer par la formule : TPMGTDS, (je traduis « Tout pour ma gue…tout de suite ») surtout quand cet égoïsme s’appuie sur la défense des libertés individuelles, dans un moment où le collectif devrait être notre priorité.

Le pire ce sont aussi les réseaux sociaux et leurs « infox », délivrées à flux tendu par les : « y a qu’à », « faut qu’on » et autres « y avait qu’à ».

Si la situation n’était pas aussi dramatique, j’oserais dire :

« Si le corona virus pouvait détruire les égos et la bêtise, il ferait œuvre de salubrité publique ».

Mais le pire devient abject, lorsqu’il prend la forme de dénonciations par celles et ceux qui aujourd’hui stigmatisent des soignant(e)s et qui, à une autre époque, auraient fait d’excellents « collabos » !

Heureusement, le meilleur est non seulement présent, mais largement majoritaire.

Et le meilleur c’est en premier lieu, tout le personnel médical, quelle que soit sa fonction ou sa tâche.

Il est aussi réconfortant de voir la mise en place de toutes sortes de chaînes de solidarité, allant de la garde des enfants de soignant(e)s, en passant par la réalisation de visières ou de masques, dont nous ne disposions plus à cause d’une négligente et médiocre décision comptable.

Le meilleur ce sont aussi les dons en nourriture que beaucoup de restaurateurs préparent, à partir de leurs propres stocks et mettent à disposition des soignants ou d’associations caritatives, ce sont aussi des logements que l’on « découvre », pour les sans-abris.

Après la crise sanitaire, nous devrons faire face à une crise économique sans précédent, de laquelle nous allons mettre des années à sortir et qui, malheureusement, fera sans doute plus de victimes que le covid-19 lui-même !

Pour en sortir, diverses solutions s’offrent à nos dirigeants, au niveau national mais aussi, et j’y reviendrai, au niveau européen. J’en retiendrai deux.

La première consisterait, dès la sortie du confinement à essayer, sur un modèle quasi analogue à celui « d’avant », de rattraper, en partie, le retard économique induit par la crise sanitaire.

Une telle hypothèse, (fléchée pour certaines parties de l’appareil productif, mais qui ne pourrait concerner certaines professions comme, par exemple coiffeurs, restaurateurs, etc..). nécessiterait une augmentation de la durée hebdomadaire du travail, limitée dans le temps.  

Durée hebdomadaire du travail, donc remise en cause des 35 heures, sous conditions qu’au-delà de 35 heures, les heures soient payées en heures supplémentaires défiscalisées (charges et impôt), tant pour l’employeur que pour l’employé.

Ceci aurait pour effet d’augmenter le pouvoir d’achat et de faire une relance de l’économie par la demande, sous conditions que l’offre, nationale et/ou européenne, soit également au rendez-vous, et endigue, autant que faire se peut, l’importation des produits, chinois et/ou asiatiques.

La seconde consisterait en une remise en cause du modèle « d’avant » et de profiter de cette crise économique pour le changer et aller vers des solutions plus économes en énergie, entraînant moins de délocalisations, avec remise en cause de l’appareil productif mondial actuel et de son « Management des chaînes logistiques » (SUPPLY CHAIN), réinventer les circuits courts.

Cette remise en cause, de mon point de vue, entraînerait de facto une « dépression » de l’appareil productif et serait génératrice de destruction d’emplois, donc de chômage de masse à gérer, le temps que notre appareil productif se réorganise et s’adapte à une nouvelle économie d’un type « Green Deal » par exemple.  

Quel que soit la solution, et d’autres que les deux exposées ici peuvent exister, il faudra en trouver une qui se différencie de celle d’avant, elle nécessitera des efforts financiers énormes, que seule la dette sera en mesure de supporter et qui ne pourra être que « collective ».

Par « collective », j’entends européenne parce que l’immensité des coûts à supporter, pour les uns, comme pour les autres, ne pourra se faire que par une mutualisation à l’échelle de l’Europe.

Une Europe qui a déjà prise des décisions importantes (500 milliards €) garantis par le MES (Mécanisme Européen de Stabilité), mais qui devra aller plus loin, lors de la réunion des présidents et chefs de gouvernement le 23 avril.

Pour ma part, j’aurais préféré un emprunt européen pour mutualiser l’ensemble de la dette européenne induite par cette crise sanitaire, de type « eurobonds » ou autres, qui aurait permis à l’Europe de mutualiser ses défis, objectifs et pourquoi pas organisations.

Je suis conscient que nous, au MoDem, avons toujours lutté contre la dette.

Néanmoins nous abordons des rivages inconnus, et certains économistes s’accordent sur le fait que dans un groupe partageant la même monnaie, l’important est que les écarts d’endettement entre les différents membres du groupe, ne se creusent pas.

Or, avec la crise sanitaire du covid-19, tous les pays de la zone euro vont devoir s’endetter pour relancer leurs économies, ce qui ne devrait pas créer de tensions supplémentaires au sein de l’Eurogroupe, par le fait que les « deltas » d’endettement observeraient les mêmes constantes.

Quelle que soit la solution qui sera retenue, il est probable que cette crise économique débouchera sur une crise sociale majeure, dont les « nationaux-populistes » chercheront à tirer profit.

Certains indices laissent déjà filtrer que quelques groupes manipulés par l’extrême-droite comme l’extrême-gauche, se prépareraient pour l’après confinement.

Il faudra que la classe politique, dans son ensemble, soit vigilante dans ses propos, parce que les « y avait qu’à » vont fleurir, et il sera très facile de mettre le feu aux poudres dans une démarche politicienne et démagogique.

Dans le cas contraire, les égoïsmes reprendront le dessus, là où le collectif serait primordial, pour réduire, autant que faire se peut, l’impact de cette pandémie pour notre futur commun.

Ce sont des réflexions, une contribution, un point de vue que j'exprime, mais pas plus que tout un chacun(e) je ne prétends détenir la vérité.

A chacune et chacun d'entre vous, s'il le souhaite, de nous faire part de leur réflexions à ce sujet.

Jean-Yves Tréguer

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